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Retour sur événement > Participation de l'association MUN Society Paris Nanterre au JIMUN

Publié le 10 juin 2024 Mis à jour le 10 juin 2024

Du 22 au 25 février 2024, une délégation d'étudiant·es de l'association MUN Society Paris Nanterre représentait l'université au John Cabot University MUN à Rome. Retour sur leur expérience.

Ce projet a bénéficié du soutien financier de la Commission d'Aide aux Projets Étudiants (CAPE) de l'université.


Qu’est-ce qu’un MUN ?

Un Model United Nations (MUN) ou modélisation des Nations Unies est une simulation d’une séance d’une des différentes instances de l’organisation des Nations Unies (Conseil de sécurité, Assemblée générale à l’UNESCO, Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés…) et plus largement des instances internationales (OTAN, Conseil de l’Union européenne, de l’Union africaine).
Chaque simulation porte sur un sujet contemporain précis avec pour objectif d’aboutir à une résolution, une déclaration issue des débats et propositions des différents pays participants. Les étudiants représentent les délégations de ces divers pays aux positions parfois divergentes voire opposées entre eux. Les étudiants sont alors, en tant que représentants d’intérêt nationaux, porteurs d’une voix et d’une position internationale qui doivent être représentées dans la résolution ou déclaration finale. Ces simulations permettent de découvrir les enjeux de la diplomatie et des négociations internationales sur des sujets contemporains. Les étudiants apprennent l’art de la plaidoirie, des jeux d’alliances, de l’élaboration de solutions innovantes.

En accord avec les langues officielles de débat auprès des instances internationales, les séances se déroulent fréquemment en anglais. Toutefois, aucune expérience ou exigence de niveau n’est attendue au sein de la MSPN. Chaque année la MSPN accueille de nouveaux membres tous avec des niveaux différents mais avec une même motivation et passion pour la diplomatie. Elle s’assure que chacun trouve sa place et puisse progresser afin de participer à des expériences internationales face à des étudiants venant du monde entier.

Qu’est-ce que la MSPN ?


La Model United Nations Society Paris-Nanterre prépare ses membres à débattre, pratiquer l’anglais diplomatique, les enjeux de la plaidoirie, la qualité des recherches et de l’argumentation. Aucune exigence de niveau n’est attendue, chaque participant à sa place pour venir apprendre et s'entraîner afin d’affronter des étudiants du monde entier et représenter fièrement la MSPN, déjà célèbre pour ses grands orateurs.

Dans ces conférences internationales, les participants se réunissent pendant plusieurs jours pour débattre d’un thème et parvenir à la rédaction d’une résolution ou d’une déclaration. La MSPN permet de se préparer tout au long de l’année à ces rencontres internationales.
En parallèle de ses entraînements, elle organise des entretiens avec les ambassadeurs étrangers en France, la participation à des conférences ou encore des concours de plaidoyers. Elle permet de découvrir le monde des négociations internationales et de la diplomatie et de se former au métier de diplomate.

Exemple d’une séance hebdomadaire à la MSPN : Un sujet a été déterminé à l’avance par l’ensemble des membres de la MSPN : “La question des enfants soldats et les moyens pour parvenir à les protéger”. Plusieurs instances pourraient traiter de ce sujet : l’UNICEF par exemple en se concentrant sur les droits de l’enfant, ou encore le Conseil de sécurité des Nations Unies qui va sûrement adopter une résolution plus générale mais qui sera contraignante, contrairement aux déclarations rendues par l’UNICEF.
L’Assemblée générale de l’UNICEF a été choisie pour traiter de ce sujet.
Enfin, l’étudiant va se voir attribuer un pays à représenter tel que la République Démocratique du Congo, l’Ouganda, les Etats-Unis, la France ou encore le Brésil. L’étudiant doit alors préparer la séance à venir en faisant des recherches sur la situation géopolitique, les programmes des organisations internationales et la position politique du pays qu’il s’est vu attribuer. Si l’étudiant représente la délégation française, il devra par exemple mettre en avant les conséquences dramatiques de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur la protection des violences faites aux enfants, sur la réintégration dans la société des enfants soldats, le droit à l’éducation, y compris pour les enfants réfugiés et le renforcement des sanctions à l’égard des auteurs. Alors que si l’étudiant représente la délégation de la République Démocratique du Congo, son implication et sa position sera beaucoup plus concrète en ce que nombre d’enfants soldats ont été enregistrés sur son territoire. Il s’agira alors de mettre en avant les efforts politiques et juridiques mis en place nationalement et dans le cadre du droit international, le besoin ou non d’aides internationales pour lutter contre un tel fléau, la présentation des causes principales provoquant une telle situation au sein de son pays (inégalités économiques, droit à l’éducation, instabilités politiques, évènements climatiques).
L’étudiant se doit de représenter fidèlement la position politique de son pays, y compris lorsque celle-ci est contraire à sa position personnelle. Il peut s’inspirer des solutions proposées par son pays pour lutter contre un tel phénomène ou même innover en proposant de nouvelles solutions dès lors qu'elles sont en accord avec la position de son gouvernement. L’étudiant représentant la délégation française pourra facilement compter sur le soutien des pays européens mais aussi chercher à rallier des pays francophones, tandis que l’étudiant représentant la République Démocratique du Congo devra s’appuyer sur ses alliés politiques africains et sur les pays victimes de l’enrôlement des enfants (Brésil, Ouganda, Mali, Yémen) afin de faire porter une voix toute autre que celle des puissances occidentales. L’étudiant doit faire preuve de persuasion et d’arguments politiques forts permettant de rallier un maximum d’alliés sur des propositions qu’il entend inscrire dans le projet de résolution finale.

Ces séances d'entraînements hebdomadaires à Nanterre permettent à chacun de se former dans une ambiance conviviale aux négociations internationales, pour devenir, peut-être plus tard, un grand diplomate aguerri.


Qu’est-ce que l’expérience en comité ?

Un comité est composé de pleins de nationalités différentes ainsi que de deux chaires qui dirigent le débat avec une fluidité sans faille et une ambiance chaleureuse qui encourage à s’améliorer en anglais, en connaissance en géopolitique, et diplomatique et en capacité à socialiser. Chaque délégué représente un État qui lui a été attribué parmi la multitude de choix qu’il a soumis à l’organisme de la MUN. Son pays lui est attribué compte tenu de sa nationalité, ainsi que de ses expériences MUN. Par exemple, on ne reçoit pas les États-Unis comme pays alors que c’est notre première MUN. Il est clair que certains États seront plus bavards que d’autres, c’est donc aux délégués de se forcer à rentrer dans les débats.
Il y a aussi une obligation : les délégués doivent constamment utiliser le pronom “We” qui se traduit par “nous” en français. Cette règle indiscutable est faite ainsi, car nous ne représentons pas nos intérêts mais ceux de notre État. Durant les débats, les délégués peuvent proposer des types de discussions variés tels que les “unmoderated caucus ou moderated caucus”... qui permettent de fluidifier le débat.
Par ailleurs, les délégués doivent venir habiller selon un certain dress code, permettant au plus ambitieux de montrer leurs plus belles tenues. Mais l’habit ne fait pas le moine, alors votre prestation devra aller de paire avec ce que vous porterez. Les hommes sont en costume (cravate, chemise, veste, chaussures sont obligatoires) et les femmes peuvent s’habiller en mode affaire (leur laissant une plus grande flexibilité).

Mais les expériences en comité ne sont pas seulement encadrées de règles rendant les débats beaucoup trop sérieux. Non ! Cela ressemblerait à un stage de cours d’été avant la rentrée. Ici on garde encore une âme de jeunesse à travers des gossips boxes qui sont remplies par les délégués et les Chaires eux même avec des mots adressés à un délégué en particulier pour une déclaration ou autre, ou au sujet d’une scène particulière durant la séance de débat. Ces mots seront lu par les Chaires devant tout le monde en fin de journée de séance (les MUN internationales durent 4 à 5 jours). Il y a aussi un site sur lequel des memes sont partagés. Mais tout cela n’a rien de rabaissant puisque toutes insultes ou harcèlement sont prohibés. C’est aussi un bon moyen pour accroître son réseau, puisque nous allons partager des valeurs communes et des centres d’intérêts avec des personnes qui résident dans d’autres pays voir sur d’autres continents.


Retour d'expérience au JIMUN


Dans un comité il y a une multitude de nationalités donc il ne faut pas s’attendre à la facilité. Et mine de rien, les étrangers sont très avenants et spontanés. En fait, ils viennent directement nous parler, en anglais bien sûr, mais au moins on a cette obligation de socialiser. C’est très propre aux français de ne pas s’ouvrir au dialogue, ce qui diffère des saoudiens, belges, anglais ou espagnols qui étaient dans mon comité. Et bien que pour certains, c’était leur première MUN, ils parlaient couramment anglais et donc m’ont corrigé tout en étant avenant. Cela m’a permis de progresser en anglais, d’améliorer ma culture géopolitique, et évidemment ma spontanéité en termes de socialisation. Chaque jour, le même débat continuait, ouvrant une nouvelle branche sur laquelle nous renvoyons la faute sur un pays puis sur un autre jusqu’à trouver un consensus ou une majorité. Et bien que au départ j’ai eu du mal à m’imposer face à quelques délégués récalcitrants qui voulaient prouver qu’ils étaient capables de parler spontanément anglais, il me suffisait de rappeler que nous étions dans un débat diplomatique et que la diplomatie et la seule raison de pourquoi nous acceptons de les entendre. Et cela fonctionnait constamment puisque personne ne pouvait être contre cet argument.
En effet, le comité est un environnement dans lequel tout le monde a le droit à la parole. Et avant toute chose, il est vital de comprendre que nous ne pourchassons pas le rôle du meilleur orateur mais celui du meilleur diplomate, donc celui qui est le plus à même à négocier pour valoriser les intérêts de son pays. Sinon ces mêmes délégués peuvent s’inscrire dans un concours d’éloquence, là où l’objectif n’est autre que celui d'apprécier notre vitalité devant un miroir. Pour avoir fait des concours d’éloquence, je peux vous assurer que ça n’a rien à voir. Ici vous endossez la responsabilité d’un État et de ces milliers voire millions, voire milliard d’habitants.
Les “socials” organisés durant le séjour sont à la hauteur du prix dépensé. Souvent composés de 1 ou 2 "socials", le dernier est lui appelé Gala. C’est l’avant dernier soir où les garçons viennent en smoking et les filles en tenues de soirées cocktails. Il est souvent organisé dans un bâtiment pittoresque de la ville. À Rome, nous avons été sur un rooftop à l’hôtel Roma Vittorio Veneto qui surplombait Rome avec vue sur la chapelle Sixtine. Pour les passionnés de relations internationales ou de diplomatie, c’est une activité qui rend mature, tant en bagage culturel qu’en bagage linguistique. Et nous avons l’occasion de voyager, car les MUN ne se limitent pas aux frontières, c’est là tout le principe des Nations Unies.





 

Rédigé par Éric ARNAUD et Charly HAMEL

Mis à jour le 10 juin 2024